Dans de nombreux pays du Sud, le monde rural et le secteur agricole se trouvent confrontés à des crises multiples. Aux crises sanitaires et sécuritaires, à la dégradation des ressources naturelles, aux atteintes aux droits des personnes viennent s’ajouter de manière de plus en plus importante les effets du changement climatique. De plus, des cadres législatifs parfois défavorables et l’intégration aux marchés régionaux et internationaux, toujours plus compétitifs suite à la mondialisation et la libéralisation des échanges, représentent dans certains cas également des menaces pour les petites exploitations agricoles.

Le grand défi des agricultures et des systèmes alimentaires des pays du Sud est de s’adapter à ces contextes complexes et d’accroître la production de manière durable afin de nourrir une population en forte croissance durant les dernières décennies.

L’agriculture familiale est un des piliers de l’économie des pays du Sud. Elle constitue une part importante du produit intérieur brut de ces pays et emploie une grande partie de la main-d’œuvre. Le développement de ce secteur doit donc être considéré comme une des priorités des états et de la coopération au développement. D’ailleurs, en reconnaissance du rôle crucial de l’agriculture familiale pour la réduction de la pauvreté et sa contribution au système alimentaire mondial, est décrétée en 2017 une Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale (2019-2028). 

La pandémie a montré les faiblesses des chaînes d’approvisionnement et a entraîné l’augmentation des prix des denrées alimentaires mettant en avant l’importance de consolider des systèmes alimentaires basés sur des circuits courts et les territoires.

Toutes les pistes doivent être explorées pour augmenter la production de manière durable afin de pouvoir approvisionner les systèmes alimentaires locaux. L’agroécologie est une de ces pistes. De nombreuses ONGD et leurs partenaires ont déjà adopté cette approche avec des résultats encourageants pour l’amélioration des conditions de vie des communautés et la consolidation de systèmes productifs durables.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) considère l’agroécologie comme un élément clé de la réponse globale à la problématique de l’insécurité alimentaire et comme un outil incontournable pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable. Elle répond en effet à l’augmentation significative des besoins alimentaires futurs tout en préservant les ressources naturelles.

En 2018, la Déclaration sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant en zone rurale était adoptée par l’Assemblée Générale de l’ONU avec le soutien affirmé du Luxembourg. Le travail d’appui au secteur rural et à l’agriculture familiale des ONGD luxembourgeoises se déploie en cohérence avec cette déclaration. Une approche locale, holistique et participative valorisant les savoirs locaux, favorisant l’autonomisation des femmes et l’accès des jeunes à l’emploi est privilégiée. Le développement de chaînes de valeur locales se base sur des principes de justice sociale et de solidarité et sur le renforcement de structures coopératives. Enfin, la promotion d’un accès inclusif au financement agricole permet le développement des économies rurales.

Cette brochure a pour objectif de vous faire découvrir quelques-uns des projets et partenariats mis en œuvre par les ONGD luxembourgeoises en faveur d’une agriculture durable et solidaire.